Culture, sciences et société International
Akinobu Kuroda (directeur du Département d’études japonaises, Université de Strasbourg) anime une conférence intitulée "L’origine de la vision positive de l’impermanence dans l’histoire de la pensée japonaise", mercredi 19 juin 2019, à 17 h 30, à la Maison universitaire France-Japon.
Dans son discours qu’il a prononcé à Barcelone, le 9 juin 2011, trois mois après la catastrophe de Fukushima, lors de la remise du 23e prix international de Catalogne, Haruki Murakami a évoqué le concept de « mujô », qui signifie que rien n’est permanent et qu’aucun état ne dure éternellement. Selon l’écrivain japonais, ce concept, fortement ancré dans la spiritualité des Japonais au-delà du contexte strict du bouddhisme, fait partie de la mentalité populaire traditionnelle et n’a pratiquement pas changé depuis les temps anciens. Deux ans plus tard, en décembre 2013, juste après la sortie de son dernier film d’animation, Le conte de la princesse Kaguya, dans une interview, Isao Takahata a évoqué lui aussi le même concept, en mettant l’accent sur la vision positive de l’impermanence comme la valeur partagée par tout le peuple japonais. D’où vient cette vision traditionnelle considérée comme toujours vivante au Japon par ces deux grandes figures de la culture japonaise contemporaine ? Nous allons tenter de retrouver son origine proprement japonaise dans le plus ancien recueil conservé de poésie japonaise, Man.yô-shû, compilé dans la deuxième moitié du 8e siècle.
Conférence tout public, en français. Entrée libre, dans la limite des places disponibles.