Culture, sciences et société
L'Institut du travail de l'Université de Strasbourg et la DREETS Grand'Est ont le plaisir de vous inviter à une webconférence intitulée « Syndicalisme et dialogue social aux États-Unis : cas à part ou utile pour comprendre les transformations des relations professionnelles en France ? » qui aura lieu le jeudi 21 octobre à 11h animée par Emilien Julliard, sociologue, maitre de conférence à l'Institut du travail de l'Université de Strasbourg.
L’élection de Joe Biden à la Maison-Blanche a été synonyme d’une parole présidentielle rare envers le syndicalisme états-unien : les syndicats figurent parmi les principaux leviers envisagés par son administration pour améliorer le niveau de vie des travailleurs et leurs familles. Ce discours rompt, au moins en apparence, avec le dédain des pouvoirs publics pour la syndicalisation et la négociation collective, malmenées depuis plus de 50 ans : le taux de syndicalisation était de 10,8% en 2020 contre près de 35% au milieu des années 1950, alors que les conventions collectives ne s’appliquent, en général dans ce pays, qu’aux seuls syndiqués. Mais ce n’est pas la première fois que le syndicalisme et le dialogue social ont été promus de la sorte : durant l’entre-deux guerre, l’administration Roosevelt a in stitutionnalisé les relations professionnelles en tant que vecteur de l’« harmonie sociale » et de la « démocratie industrielle ». En tout état de cause, ce fut, sur le long terme, un échec.
Ce webinaire, basé sur une recherche menée aux États-Unis auprès de syndicats des services expliquera pourquoi, tout en revenant sur les transformations entreprises par des organisations syndicales pour faire face au déclin des adhésions et de la négociation collective. Il s’agira donc de réfléchir aux conséquences d’un modèle de relations professionnelles très décentralisé dénué de branches, centré sur la négociation de conventions collectives au niveau des sites d’établissement, qui n’est pas si éloigné de celui promu par les ordonnances Macron de 2017.