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Une conférence de la Fédération de Recherche en Environnement et Durabilité (FERED) intitulée « Si le sol disparaît, où se porteront nos pas ? Itinéraires en Louisiane » aura lieu le vendredi 5 novembre à 12h30 en distanciel.
Le delta du Mississippi est régulièrement le théâtre de cataclysmes écologiques et climatiques (Colten 2014). Depuis plus d’un siècle, une course infrastructurelle a prétendu régler le jeu capricieux des eaux et prévenir les inondations. Mais il en a coûté, entre autres, un déficit sédimentaire et une rétrogradation du delta. Le sol se dérobe, s’enfonce peu à peu dans la mer. Entre 1930 et 2010, le delta du Mississippi a perdu environ le quart de sa masse terrestre (Hemmerling 2017). Le plateau continental du Golfe du Mexique est sujet à une tecto-subsidence (Fort et al. 2015) : la compaction de matériaux alluvionnaires aisément compressibles provoque un abaissement topographique. La subsidence des côtes de la Louisiane dépasse en intensité et rapidité l’accroissement du niveau de la mer du fait du réchauffement climatique (Bianchi et al. 2009). À Grand Isle par exemple, la montée relative du niveau de la mer est ainsi de 9,2 millimètres par an, l’un des ratios les plus élevés au monde (Morang et al. 2013). L’affaissement du sol est diversement interprété par la variété épistémologique des approches hydrosociales, politiques, d’ingénierie. Dans ce contexte, l’écriture artistique et littéraire s’efforce de témoigner des agentivités rongeuses du sol, d’une grande diversité et d’implications scalaires différentes : exploitants pétroliers, barrages et digues, ragondins, peste du roseau, ouragans, hausse du niveau des mers… Déployant notamment l’enquête de son livre, Voyages en sol incertain (Wildproject, 2019), Matthieu Duperrex propose une conférence illustrée sur sa vision artistique et anthropologique des sédiments des deltas fluviaux comme porteurs d’une nouvelle époque écologique.
« Avec ses bouleversantes études de fleuves, Duperrex parvient à faire de la sédimentation à la fois une science des sols, et une philosophie de la nature extraordinairement labile et silencieuse. » (Bruno Latour)
Un replay sera disponible sur notre site internet.
