Conférence - « Kuki Shûzô, philosophie du Japon » par Simon Ebersolt

Une conférence ayant pour thème « Kuki Shûzô, philosophie du Japon »  par Simon Ebersolt, aura lieu lundi 28 novembre à 18h au Palais universitaire.
Le département d’études japonaises et le GEO (UR 1340), avec la collaboration de la faculté de philosophie, ont le plaisir d’accueillir Simon Ebersolt (INALCO - IFRAE) pour une conférence au cours de laquelle il présentera son ouvrage Contingence et Communauté. Kuki Shûzô, philosophe japonais (Vrin, 2021).
Pour rendre honneur à la pensée féconde du philosophe Kuki Shûzô (1888-1941), nourrie d’influences françaises, allemandes et japonaises, nous avons convié Jacob Rogozinski (Unistra - CREPHAC UR 2326) à dialoguer avec le conférencier. La rencontre sera présentée par Akinobu Kuroda (Unistra - GEO UR 1340).

• Simon Ebersolt est chercheur postdoctoral à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (Inalco/Université de Paris/CNRS).
• Jacob Rogozinski était jusqu’en 2022 professeur à la faculté de philosophie de l’Unistra. Il est membre du Centre de recherches en philosophie allemande et contemporaine (CREPHAC, UR 2326).
• Akinobu Kuroda est maître de conférences au département d’études japonaises et membre du groupe d’études orientales, slaves et néo-helléniques (GEO - UR 1340) et spécialiste de philosophie japonaise moderne.

Simon Ebersolt et Akinobu Kuroda font tous deux partie du comité responsable du Groupe d’étude de philosophie japonaise.

Résumé de la conférence :
Qu’est-ce qu’être un philosophe japonais ? Philosophie et études japonaises
La philosophie japonaise moderne ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. À travers la présentation de quelques thèses de notre Contingence et Communauté. Kuki Shûzô, philosophe japonais, nous montrerons comment le philosophe japonais en tant qu’individualité originale unifie dialectiquement en un concept trois dimensions qui font de la philosophie japonaise moderne une philosophie éminemment mondiale :
-       la dimension synchronique des dialogues entre philosophes japonais et européens,
-       la dimension diachronique, sur une durée longue, des réinterprétations de « traditions »,
-       la dimension polyglossique des traductions entre les langues européennes (notamment l’allemand) et la langue japonaise.
Nous montrerons notamment que cette triple dimension, qui peut aussi être comprise comme les dimensions individuelle-nationale-mondiale de la philosophie japonaise, ne peut être élucidée que par la coopération méthodologique entre philosophie et études japonaises.

Présentation de l’ouvrage par l’éditeur :
Entre bergsonisme et phénoménologie, bushidô et mythe de Sisyphe, poétique de la rime et éternel retour du même, nationalisme culturel et esthétique de l’époque d’Edo, l’œuvre protéiforme de Kuki Shûzô (1888-1941) a émergé d’une tension féconde entre les mondes intellectuels japonais, français et allemand. Elle ne saurait être élucidée selon les idées convenues de pensée « proprement japonaise », de synthèse entre « Orient » et « Occident », ou même de métissage culturel. Cette œuvre qui nous incite à repenser les notions d’identité, de communauté, d’universalité, et en premier lieu le « nous » lui-même, est bel et bien une philosophie originale et universelle, son nœud secret étant le commun, dont la modalité d’être est la contingence et où la phénoménalité originaire est la rencontre fortuite, principe inconditionné de tout apparaître.