Une conférence intitulée « Bicchū kagura : Engagement dansé et théâtralisé avec la divinité Kōjin, oracles et rituels communautaires » aura lieu mardi 24 juin à 17h30 à la Maison France Japon. Elle sera donnée par le Dr Akiko Hirai, Maître de conférence, École Pratiques des Hautes Études (EPHE) - Centre de recherche sur les civilisations de l'Asie orientale (CRCAO).
Inscription obligatoire ici
Conférence tout public, en français
Résumé :
Cette présentation a pour objectif de découvrir une croyance folklorique ancestrale de l'Ouest du Japon à travers le kagura, un divertissement rituel. Pour cela, nous prendrons pour exemple le Bicchū kagura, originaire de l’ancienne province de Bicchū (actuellement la préfecture d'Okayama). Il est souvent considéré que le Japon compte deux religions traditionnelles : le shintō et le bouddhisme. Cependant, en réalité, la pratique religieuse est bien plus complexe. Avant la réforme des croyances au Japon, qui a commencé au milieu du XIXe siècle et a été mise en œuvre progressivement dans le but de construire un pays moderne, les frontières entre les différentes croyances étaient encore floues. Dans cette province, il existe une croyance centrée sur la divinité Kōjin (littéralement « divinité sauvage » ou « divinité du feu »), selon laquelle les âmes des défunts fusionnent avec cette divinité plusieurs années après leur décès. Le jour de la cérémonie, en hiver, les ancêtres se rendent dans leur village natal, et les vivants et les morts passent la nuit ensemble sur le terrain du sanctuaire dédié à ladite divinité. Ils mangent ensemble et assistent à des représentations de danse et de théâtre en plein air. C'est ce que l’on appelle le Bicchū kagura. Ce rituel constitue un véritable entrelacement religieux. Au cours de cette présentation, trois pièces seront montrées afin de mettre en lumière les différentes phases de la cérémonie. Le public pourra vivre la journée de cérémonie à distance, allant des préparatifs jusqu'à la divination, grâce aux images et vidéos prises par la présentatrice lors de son travail sur le terrain.
